Face à face, une immersion dans l’inconscient
En 2019, Léonard Matton poursuit sa recherche autour de la perte de repères et l’immersion en adaptant et mettant en scène le scénario Face à Face d’Ingmar Bergman au Théâtre 13, aux Plateaux Sauvages et au théâtre de l'Atelier. Emmanuelle Bercot, accompagnée de six comédien.nes, opèrent un voyage psychanalytique au cœur de la dépression entre psyché et réalité. Les spectateur.ices sont plongé·es dans cette introspection grâce à un dispositif scénographique original et traversent une véritable expérience sensorielle.
"En adaptant le formidable film de Bergman, le metteur en scène Léonard Matton rencontre les grandes espérances que cette ambition pouvait soulever : vivre un moment de théâtre d’exception. (…) La conception immersive que le metteur en scène Léonard Matton se fait du théâtre produit ses meilleurs effets avec cette adaptation du film d’Ingmar Bergman. (...) En jouant avec le réel et le fantasmatique, floutant nos perceptions, brouillant notamment la perception temporelle, la mise en scène trouve les moyens d’atteindre ce qu’elle vise, soutenue par un dispositif scénique aussi subtil qu’efficace." La Terrasse
Une scénographie en immersion entre inconscient et réalité
L’univers mental de Jenny n’est pas limité au cadre de scène : le public est inclus dans cet univers par la présence de comédien·nes qui se mêlent au public à leur entrée dans la salle et durant le spectacle. C’est pourquoi, les sons proviennent aussi bien du plateau au centre, que de tout l’espace du théâtre. Au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans les méandres de l’inconscient de Jenny et que l’on perd pied avec elle, le spectateur n’est plus en mesure de distinguer les limites de la réalité.
En fond de scène, un grand vélum noir permet des apparitions et des projections, superposant les couches de réels. C’est ainsi qu’apparaît le « cœur des choses » : en faisant voir ce qui n’est pas vraiment. Entre autres, une caméra filme, perchée au-dessus de la scène, le spectacle comme personne ne peut le voir
La scénographie mène les acteurs jusque dans la salle, comme si tout, scène et salle, n’avait plus qu’une pensée... multiple.
Un élément primordial dans le décor : une banquette qui évolue dans l’espace. Toute à la fois divan de psychiatre, lit du couple, canapé de salon, lit d’hôpital et cercueil, cette banquette devient le lieu du fantasme, du traumatisme et de la thérapie. Rien n’est fixe et tout devient mouvement.
Le théâtre comme reflet de la remise en question
Dans Face à face, Bergman nous plonge dans les rêves et les cauchemars de son personnage. Nous oscillons, avec la protagoniste principale, Jenny Isaksson interprétée par Emmanuelle Bercot, entre psyché et réalité, et tout repère devient trouble.
L’avantage immense que peut offrir le théâtre à ce texte, c’est son immédiateté : tout devient, comme dans l’inconscient, à la fois vrai – présent – et faux.
Via ce dispositif scénographique « émersif » mis en espace par Léonard Matton, le public se retrouve au cœur de l’action et, par ailleurs, il occupe un poste d’observateur clinique qui lui permet de mieux comprendre le processus d’enquête auquel se livre le personnage psychiatre qui s’analyse elle-même.
Six comédien·nes seulement endossent la vingtaine de rôles autour du personnage principal : chacun·e revêt ainsi le visage d’un archétype dans le regard de Jenny Isaksson.
La thérapie que Jenny effectue sur elle-même à la fin de la pièce aboutit pour le public à un sentiment de libération puissant : il est, lui aussi, libéré à la fin du spectacle et peut échapper à cette « prison invisible ».
"Le spectacle est rendu prenant et même fascinant par la subtile mise en scène de Léonard Matton, l’excellence de sa distribution (…) et bien sûr Emmanuelle Bercot, plus familière de l’écran que des planches, qui se précipite au fond du gouffre avec son personnage et nous y entraîne à sa suite. (…) Ce n’est pas seulement un spectacle. C’est une formidable expérience sensorielle." L’OBS
"Léonard Matton (…) nous fait pénétrer grâce aux sensations, aux désarrois, aux manques, dans la dépression d’une psychiatre, Jenny, qu’incarne superbement Emmanuelle Bercot. Lumières sombres et floues, juxtaposition obscure d’images et de temporalité : tout est fait dans la scénographie et la mise en scène pour égarer le spectateur dans les labyrinthes de la détresse intérieure." Télérama
Entre deux Rêves : une structure cubique immersive comme amphithéâtre clinique
Imaginée comme le trait d’union entre la science et l’art, une installation artistique est créée autour du spectacle par Léonard Matton. En collaboration avec Les Plateaux Sauvages soutenus par la DRAC Île-de-France, une structure cubique immersive, Entre deux Rêves, diffuse les récits de rêves des artistes, et membres du public. Cette œuvre, construite au Secret, a été exposée en janvier 2019, au Théâtre 13 et aux Plateaux Sauvages.
L’équipe du spectacle
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scénographie et lumières - Yves Collet
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composition musiques - Claire Mahieux
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costumes - Raoul Fernandez
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vidéos - Matthieu Mullot
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accessoires - Stéphane Bardin
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composition piano - Jules Matton
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collaboration - Roch-Antoine Albaladéjo
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assistanat - Camille Delpech
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administration de production - Mathilde Gamon
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coproduction A2R compagnie - Antre de Rêves, La Voie Lactée, la Maison de la Culture de Nevers
avec le soutien de la DRAC Bourgogne-Franche-Comté, la région Bourgogne-Franche-Comté, le Théâtre d'Auxerre, Espace Jean Legendre - Théâtre de Compiègne, Théâtre de Sens, Mairie de Paris, Centquatre Paris, Les Plateaux Sauvages, Théâtre 13, ADAMI, SPEDIDAM
Les interprètes
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Emmanuelle Bercot
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Nathalie Kousnetzoff
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Évelyne Istria
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Philippe Dormoy
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David Arribe
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Thomas Gendronneau
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Lola Le Lann