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Création en mai 2025 d'une version de 25 minutes à L'Assemblée, durant le festival Les Contemporaines
Commande dans le cadre d’un labo En Acte(s) sur le théâtre immersif avec la compagnie Emersiøn
 

création 2025-2026​
spectacle de 45 minutes pour maisons de culture et lycées

fisha
cyber-harcèlement au cœur d'un lycée

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Léa Squarcio et Nima ©Emile Zeizig.JPG

Léa Squarcio et Nima © Emile Zeizig

« Un compte dit “fisha", verlan du terme “affiche“, est un compte ou un groupe créé sur un réseau social, une plateforme ou une messagerie en ligne (...) exclusivement dans le but - misogyne - d’afficher des photos et des vidéos intimes et dénudées de filles et de femmes dans le but de les humilier. Les contenus publiés sans le consentement de la victime sont souvent accompagnés de la divulgation de ses informations personnelles, telles que son nom, son prénom, ses identifiants sur les réseaux sociaux, son numéro de téléphone, son établissement scolaire ou encore son adresse — on appelle ça le doxxing. » 
Combattre le cybersexisme,
Association Stop Fisha, Leduc, 2021

Commande originale à jeune autrice

Née en 2000 à Toulouse, Sarah Hassenforder est autrice et dramaturge. Ses pièces sont publiées aux éditions Tapuscrit Théâtre Ouvert ainsi qu’aux éditions blast. Elle co-dirige le Collectif SMACK, collectif toulousain de spectacle vivant.

Après sa formation à l’université d’Aix-en-Provence puis à l’université de Toulouse en études théâtrales, elle se consacre à l’écriture pour le théâtre et à la dramaturgie. Elle intervient ponctuellement au sein d’écoles supérieures d’art et de formations universitaires, et anime des ateliers d’écriture et de pratique théâtrale, notamment auprès d’adolescent·es. Depuis 2023, elle est membre du Comité Collisions, comité de lecture de textes dramatiques en Occitanie. En 2022, elle participe au chantier d'écriture Surface de Réparation, avec Sonia Chiambretto, à Théâtre Ouvert.

Par la suite, son texte City Stade est mis en espace en 2023 à Théâtre Ouvert par Pierre Cuq, dans le cadre de l’École Pratique des Auteur·ices de Théâtre. La même année, elle participe au Gueuloir du Centre Pompidou durant le festival Extra!, puis au cabaret de clôture du Jamais Lu Paris.

Sarah Hassenforder ©Luciel Lamenace

Sarah Hassenforder © Luciel Lamenace

Je ne sais écrire autre chose que mon réel. Je suis arrivée au théâtre par accident, et ne suis restée que par esprit de vengeance. J’écris les mots de chez moi rarement entendu sur les plateaux, les histoires qui n’ont pas été jugées dignes d’être transmises, mes textes sont des cadeaux aux fantômes de mon passé. Je ne sais écrire qu’au creux de nos injustices, des silences, des oublis et des oublié·es.

 

Au collège, j’étais « la pote de la pute ». Parce qu’on traînait avec la bande de son grand frère le week-end, parce qu’elle mettait du gloss tous les matins, parce qu’elle faisait un bonnet C à onze ans, parce qu’elle tombait amoureuse facilement, parce qu’elle est sortie avec un mec de 4ème C quand on était en 6ème F, parce qu’elle a fait tout avant les autres filles, parce qu’à force elle savait plus faire la différence entre ce qu’on disait d’elle et qui elle était, parce que le garçon de 4ème C a mal vécu qu’elle tombe amoureuse d’un garçon de 5ème B et qu’il a créé un compte Instagram pour afficher ses nudes, parce que « quand on est une pute on assume ». Quand le garçon de 5ème B l’a quittée, elle a dit que « c’était un sans-couilles de toute façon ». Quand on lui disait qu’elle était une pute, elle répondait « une salope, je me fais pas payer moi ». « Plutôt mourir que leur montrer que ça me touche », elle me disait. Elle a changé de collège en 4ème, parce que ça la touchait quand même. Sa réputation l’a suivie, les photos aussi ; puis il y a eu une autre pute dans son collège, et ça s’est calmé. La dernière fois qu’on s’est appelées, on a reparlé de nos raids de signalement, ceux qu’on organisait régulièrement pour faire sauter les photos d’elle de sites chelous. Elle tape souvent son nom sur internet, pour être sûre que rien ne ressorte. Parce qu’il n’y a pas de date limite pour les victimes de ce genre de crime : la dernière fois qu’elle a trouvé des photos d’elle sur un site pornographique, je commençais à écrire ce texte. L’expérience de mon amie n’a rien d’exceptionnel ; et je crois que c’est précisément la banalité de sa situation qui m’a poussée à l’écriture.

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​Je me suis emparée de ce sujet dans le cadre de la commande, parce que la forme immersive résonne bien avec les dynamiques de groupe et de pouvoir qui se jouent au sein d’un groupe quand une adolescente se fait afficher. J’ai eu envie d’interroger la position des spectateur·ices dans leur proximité avec les personnages, dans leur voyeurisme, dans leur (absence de) réaction. Placer le public dans la position de camarades de classe d’Alia et des autres, c’est venir questionner leur rapport au silence (et le nôtre) : est-ce que celui qui ne défend pas la victime de revenge porn est un peu coupable aussi ?

 

Est-ce qu’être témoin et ne pas agir, c’est devenir complice ?

Chorale et Jasmine Bouziani 1 ©Emile Zeizig

 Jasmine Bouazini © Emile Zeizig

Note d'autrice

J’ai créé la compagnie Emersiøn avec Mathilde Gamon parce que nous souhaitons défendre la création contemporaine. Après l'aventure du Secret en 2018 déjà, nous avons créé un concours d'écriture de théâtre immersif dont les jurys ont récompensé Nicolas Girard-Michelotti, Anne-Sophie Nédélec, Pierre Berlioux (avant qu'ils et elle ne deviennent Écrivaine et Écrivains Associés au Théâtre - EAT), Eva-Carmen Jarriau... Mais il fallait aller plus loin dans la concrétisation de ces écritures. Alors nous nous sommes associés à la compagnie En Acte(s) et au festival lyonnais Les Contemporaines pour passer commande d’un travail qui serait mis en espace en labo, en dix jours, en mai 2025.

 

Le souffle des mots écrits par Sarah Hassenforder a été comme une déflagration. Elle avait vu le travail d'adaptation immersive que j'avais mené sur Le Fléau et elle avait compris les possibilités offertes par ce dispositif où des personnages qui "sortent de la salle" continuent à exister et jouer ailleurs puisqu’ils peuvent être suivis par des spectateur·ices.

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Ce texte, dès sa première version de 25 minutes présentée aux Contemporaines, propulse physiquement le public comme les interprètes. Tout répond à l’urgence : traiter théâtralement du cyber-harcèlement est urgent. Le faire en immersion dans des lieux scolaires est urgent. Et chaque membre du public se retrouve par ce dispositif dans l’urgence d'activer son corps pour suivre cette histoire qui va à la vitesse de l'hyper-communication.​

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Les personnages sont rigoureusement écrits. Ils offrent des partitions ciselées aux interprètes. Nul contre-sens, aucune des erreurs que l’on trouve souvent dans des textes destinés à l'immersif : quand deux ou trois scènes peuvent se passer en même temps et qu’on ne peut tout voir individuellement, il est difficile de raconter une histoire. Sarah Hassenforder a réussi ce tour de force d'assembler chacun de ses six personnages en une mécanique complexe parfaitement huilée. Ils sont parfaitement écrits par ce qu’ils disent mais également par ce qu’ils expriment en creux dans leurs silences ou par leur absence.

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Ce fut un immense plaisir de travailler sur ce premier labo-résidence durant dix jours et d'aboutir à une forme qui, confrontée au public, a confirmé mes intuitions. À savoir que la violence du sujet, du propos et de la langue parvient à l'oreille et excite la réflexion de toutes et tous, qu'importe l’âge - dixit un spectateur de neuf ans. Ma direction d'acteur·ices doit servir cette partition et retranscrire à la fois la brutalité, la fébrilité, mais aussi l'humour et l’affection de ces émotions décuplées par l’adolescence. Mon travail de mise en espaces nécessite simplement trois espaces, même proches les uns des autres. Avec ce peu de choses, nous parvenons à créer la grande fluidité de ce récit.

 

Désormais, nous planifions d'augmenter de vingt minutes environ cette pièce afin de tirer au maximum profit de l'immersion, à travers l'usage des réseaux sociaux par les jeunes gens au collège ou au lycée, et pouvoir questionner la réalité de ce qui se raconte à travers l'écran de leurs propres smartphones.

Note de mise en espaces

Foule ©Emile Zeizig

Léa Squarcio © Emile Zeizig

Hier soir, Alia s’est “fait fisha”. Son nom est dans toutes les bouches, la vidéo sur tous les écrans. En salle de musique comme au self, tout le monde a un avis sur le sujet ; certain·es la soutiennent, d’autres l’accusent, ou encore se taisent. Rapidement, l’affichage d’Alia vient questionner les silences, remuer les tensions et délier les langues.

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À travers le regard de Lorenzo, Trefi, Cléo, Imane, Mayeul, et celui d’Alia, Fisha vient interroger les silences complices face au cyberharcèlement, les tabous liés au sexting et à la sexualité, ainsi que l’omniprésence des discours masculinistes sur les réseaux sociaux. Le dispositif immersif impose à chaque spectateur·ice de faire des choix narratifs et, par là même, de se positionner face à ce fléau.

Résumé de la pièce

Maxime Bourgault et Léa Squarcio ©Emile Zeizig

Maxime Bourgault © Emile Zeizig

Comme dans Helsingør et Le Fléau, les scènes s'enchevêtrent et se jouent - parfois simultanément - dans trois salles différentes : une salle "de musique" où à lieu une répétition de la classe de chant, un espace "self" où les élèves peuvent se réunir comme dans une agora et un espace dit "des WC" où ont lieu des scènes plus intimes.

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Nous voulons que le public soit libre d’évoluer dans tout l’espace, en fonction des comédie·nes et des scènes, en se laissant aller à leurs envies, à la manière d’un « livre dont vous êtes le héros ».

 

Ce dispositif déjà expérimenté a prouvé qu’il correspondait à une réelle attente esthétique du libre-arbitre par les nouveaux publics.

 

Le texte est ainsi composé sur plusieurs colonnes afin de rendre compte de ces moments concommittants

Dispositif immersif de scènes simultanées

Nima 3 ©Emile Zeizig

Nima © Emile Zeizig

Maxime Bourgault et Bastien Guiraudou ©Emile Zeizig

Maxime Bourgualt et Bastien Guiraudou © Emile Zeizig

Fisha Texte
Jasmine Bouziani ©Emile Zeizig

Jasmine Bouazini © Emile Zeizig

Raphaël Deshorgues ©Emile Zeizig

Raphaël Deshorgues © Emile Zeizig

Interprètes

​Maxime Bourgault . Jasmine Bouziani . Raphaël Deshorgues . Bastien GuiraudouNima . Léa Squarcio​
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Équipe

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  • Texte . Sarah Hassenforder

  • Mise en espaces . Léonard Matton

  • Musique et sons . en cours

  • Costumes . en cours

  • Dramaturgie . en cours

  • Conseil technique . en cours

  • Régie générale . en cours

  • Direction de production . Mathilde Gamon

 

Fiche technique

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à partir de 15 ans (classe de 2nde)

accessible dès le collège | échange préalable avec la classe obligatoire

durée 45 mn + 15 mn d’échange

ateliers de médiation possibles, en amont et/ou en aval du spectacle avec #StopFisha

1 à 3 représentation(s) par jour possibles | 90 personnes par représentation

besoins techniques - 3 espaces de jeu . pas de décor ni de technicien·ne​

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Transmissions culturelles​​

 

Comment interpréter un texte de théâtre en immersion ?

Comment des personnages éloignés de soi peuvent devenir concrets ? Plusieurs des interprètes du spectacle sont enseigant·es auprès d’adolescent·es et maîtrisent des exercices d’interprétation adaptés aux différents âges. Des mises en situation, suite à la représentation, offrent l’opportunité de prendre de la distance et libérer la parole des participant·es.

Le metteur en scène, Léonard Matton, transmet depuis 2012 (en lycée, à l’université et à Sciences-Po) un atelier qui met les élèves et étudiant·es dans la position de metteur en espaces afin de libérer l’imaginaire et renouveler le rapport au théâtre.

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Comment écrire sur la base de sa réalité ?

Dans le cadre des ateliers d'écriture qu’elle mène avec des adolescent·es, Sarah Hassenforder aborde les spécificités des écritures dites "du réel", à travers des exercices et des questions poétiques auxquelles les élèves répondent en binôme ou individuellement.

Par le biais de SMS écrits ou reçus par chacun·e, elle parvient à tirer des élèves un récit et des dialogues fictionnels. Le but est de venir interroger la théâtralité des échanges quotidiens et définir ensemble quels moyens peuvent être déployés pour écrire des "réels possibles" bien que fictionnels.

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Ateliers de médiation

 

Comment éduquer aux dangers des réseaux ?

Pauline Ferrari, journaliste / autrice de Formés à la haine des femmes (ed. JCLattès) et intervenante en Éducation aux Médias et à l'Information dans les collèges/lycées, propose d’accompagner le spectacle avec un atelier de médiation sur les défis de la cyberviolence. Au travers des thèmes abordés dans la pièce et via des dialogues et des jeux pédagogiques, l’atelier permet aux participant·es d’exprimer leurs ressentis. En mettant en valeur les enjeux spécifiques liées au numérique et en présentant l'arsenal juridique pour lutter contre ces violences, ces ateliers visent à renforcer la citoyenneté numérique des participant·es, et leur sensibilisation à ces sujets.

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Comment guider les victimes et leurs proches ?

#StopFisha est une association de lutte contre le cybersexisme et les cyberviolences sexistes et sexuelles. En partenariat avec le spectacle, nous proposons des ateliers auprès des jeunes en demi-classe sur 1h30 à 2h dans lesquels nous abordons la thématique de la diffusion de contenus intimes ("fisha") et du cyberharcèlement en lien avec cette cyberviolence.

Nous proposons comme première activité de formaliser un protocole sur "que faire si je suis victime de fisha ?" afin de discuter avec les participant·es des premiers gestes à avoir, de leurs droits et des personnes vers qui ils/elles peuvent se tourner.

ateliers scolaires avant ou après le spectacle

Léa Squarcio 7 ©Emile Zeizig
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